Lyon : TCL testent les futures navettes du Parc OL à Transpolis (vidéo)
Une ville test À Transpolis, gigantesque espace dédié à la mobilité de de- main, le Sytral et Keolis testent les futures navettes autonomes qui relie- ront la station de Tram T3 Décines Grand Large au Stade de l’OL (vidéo).
Transpolis, à 46,5 kilomètres de Lyon, cette ville fantôme ressemblerait presque à un studio de cinéma qui attendrait son prochain tournage. Pourtant, point de Steven Spielberg dans les parages, les stars ici sont les ingénieurs et chercheurs qui peuvent venir tester les mobilités de demain.
80 hectares de cette ancienne base militaire ont été reconvertis pour permettre les expé- rimentations grandeur nature. Périphérique, intersections, boulevards, trot- toirs, voitures, cyclistes… tout est présent pour recréer des portions de ville et faire circuler à l’intérieur les véhicules de demain. Depuis janvier, Keolis et le Sytral réalisent des essais avec deux navettes autonomes Navya d’une capacité de 15 places qui serviront à relier la station Décines Grand Large de la ligne de tram T3 et le Stade de l’OL. D’un montant de 487 000 euros, elles ont été financées dans le cadre du projet européen “Avenue”, destiné aux développements des véhicules autonomes. Ces deux Navya seront déployées durant l’été 2019 pour réaliser un trajet de 1,350 kilomètres à la vitesse de 18 km/h, en milieu urbain et sur la voirie dans un environnement traditionnel où se côtoient, voitures, vélos et piétons.
Elles circuleront toutes les 15 minutes en heure de pointe, pour un temps de parcours de 15 minutes, de 8h30 à 19h30, hors jours de match. Leur utilisation sera gratuite et acces- sible aux personnalités à mobilité réduite. Un opérateur sera présent à chaque fois dans la navette, même si à terme, Pascal Jacquesson, directeur général de Keolis, espère que le cadre légal évoluera pour permettre d’avoir des opérateurs à l’extérieur “comme le contrôle aérien”. Cela pourrait arriver dès la fin du printemps à Confluence, où deux navettes Navya réalisent déjà des trajets.
De son côté, Fouziya Bouzerda, présidente du Sytral imagine déjà la mobilité de demain “où les navettes autonomes permettront de desservir des zones moins denses”, première pierre de transports en commun “comme un service” avec la possibilité d’avoir des destinations à la demande. Des expérimentations de ce type devraient être menées sur cette nouvelle ligne entre le Stade Lyon et le tram T3 avec des arrêts intermédiaires, comme l’hôtel par exemple, qui pourront être sélectionnés depuis une application.
Les essais à Transpolis doivent permettre d’analyser le comportement des navettes, tester tous les scénarios possibles et corriger d’éventuelles difficultés. Cyclistes qui tournent à droite, voiture qui déboule, respect des feux tricolores, feux qui s’adaptent en fonction des navettes, rien n’a été laissé au hasard dans cette ville-test qui peut s’adapter en fonction de la demande. Ainsi, interrogées par Lyon Capitale sur le comportement des navettes face à des panneaux publicitaires vidéos qui pourraient tromper les capteurs, les équipes de Keolis ont immédiatement promis de tester ce scénario “en faisant venir un écran”.
À Transpolis, comme à Hollywood, tout est possible. Reste l’éternel juge de paix: les usages. Même si la performance technologique de pouvoir faire circuler deux navettes autonomes dans la circulation est indéniable, la base des transports ne change pas. Les Navya de Confluence avaient deux gros défauts: une vitesse proche de celle d’une marche rapide, et l’absence d’information voyageur. Celles du stade iront plus vite, mais pour l’information voyageur, il faudra dans un premier temps télécharger une application supplémentaire. Bref ce que plus personne ne fait, et quand on le fait, le genre d’application que l’on oublie rapidement. Du côté de Keolis, on promet une implantation des horaires dans l’application TCL classique, plus tard. À suivre.
La mobilité de demain, autonome et fiable, sera convaincante quand plus personne ne fera la différence. Après tout qu’il y ait un chauffeur ou non, n’est pas la question pour le voyageur. La seule qui compte est de savoir si son mode de transport circule, quand il arrive, y a-t-il assez de place à l’intérieur pour tous les voyageurs et surtout où il nous mènera rapidement.